Guidage La précision du RT K se démocratise

De toutes les promesses de l'agriculture de précision, le guidage par GPS est la solution qui s'est le plus démocratisée. Elle est d'abord appréciée pour le confort de conduite qu'elle apporte mais devient incontournable pour certaines applications comme le Strip-Till ou le travail avec des outils et barres de coupe de grande largeur. Pour se lancer dans le guidage, un agriculteur a besoin de deux choses : un signal GPS corrigé et un boîtier de contrôle en cabine. Selon la qualité et le niveau de sophistication de ces deux éléments, la précision varie de 2 à 30 cm. Bien entendu, les fournisseurs d'équipements de guidage veulent convaincre les agriculteurs que le signal RTK, souvent loué par leurs revendeurs, est devenu incontournable. Pourtant, de nombreux pionniers de l'agriculture de précision comme les utilisateurs de Défisol modulent correctement leurs apports avec une simple barre de guidage et un signal gratuit Egnos. Il convient donc de bien lister ses besoins de précision afin de définir le signal le mieux approprié.

 Alternatives.Un boîtier optique sur la barre de coupe de la moissonneuse-batteuse (1) ou des palpeurs sur le bec de l'ensileuse (2) peuvent guider la machine sans recourir au GPS.

De 500 à 7.600 euros par an

En attendant la mise en service de la constellation européenne Galileo, tous les systèmes de guidage fonctionnent à partir des signaux de la constellation américaine GPS. Cette dernière étant la propriété de l'armée, elle fournit un signal légèrement dégradé aux civils, pour des raisons stratégiques évidentes. En tenant compte en plus d'une légère déviation créée par le passage dans la ionosphère, le signal GPS offre une précision d'un à deux mètres. Afin de l'améliorer, il est indispensable de corriger le signal GPS, soit avec des stations fixes de référence (dGPS, Egnos, SF, Omnistar) qui calculent l'écart entre les positions indiquées par les satellites et leurs positions réelles connues pour corriger l'erreur, soit avec une balise individuelle fixe placée à proximité de la machine (RTK). Certains boîtiers de réception des signaux offrent la possibilité de basculer du GPS vers la constellation russe Glonass en cas de dégradation trop importante du signal américain. Plus la correction est précise, plus le signal est cher (de 0 pour Egnos à plus de 12 000 euros pour une balise RTK).

Sept solutions

1. Barre à diodes avec Egnos

La simple barre lumineuse avec le signal corrigé gratuit Egnos est la solution d'entrée de gamme pour se lancer. Pour 500 euros par an, il est possible de guider des outils tels que des épandeurs ou même des pulvérisateurs (sans coupure de tronçons).

2. Boîtier électronique avec Egnos

Le boîtier électronique offre plus de confort : il faut suivre une ligne et non plus corriger la position du volant en fonction de la couleur des diodes. Le boîtier propose aussi plus d'options, comme le calcul de surface et le jalonnage.

3. Volant électrique avec Egnos

Même solution que la précédente mais avec en plus un système qui tourne le volant à la place du chauffeur. Il s'agit souvent d'une roulette placée contre le volant.

4. dGPS et autoguidage

Disposer d'un signal plus précis et donc payant se valorise avec un dispositif d'autoguidage monté d'usine, c'est-à-dire directement au niveau de l'orbitrol. Le chauffeur ne touche plus le volant et la précision est de 10 cm.

5. Signal RTK loué

C'est la grande tendance de cette fin d'année : le signal RTK est loué auprès d'une coopérative ou d'un concessionnaire qui a investi dans des balises couvrant 5 à 20 km. L'agriculteur récupère le signal corrigé sur son téléphone portable, qui communique avec le boîtier de guidage du tracteur. La précision est alors de quelques centimètres.

6. Balise RTK

Même solution que la précédente mais l'agriculteur est propriétaire de sa balise RTK. Cette solution est à réserver aux grosses structures et à ceux qui ne peuvent pas, pour des raisons géographiques, capter les signaux RTK de location.

7. Guidage sans GPS. Des solutions mécaniques ou optiques simples s'avèrent suffisantes pour guider des automoteurs de récolte ou des outils de précision comme les bineuses.

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Le guidage s'adapte à tous les tracteurs

La plupart des tracteurs de plus 200 ch vendus aujourd'hui sont équipés d'un ordinateur de bord pouvant servir au guidage. Mais il n'est pas nécessaire de posséder un engin récent pour se lancer dans l'agriculture par GPS et des solutions techniques existent pour tous les tracteurs, y compris ceux qui ont plus de vingt ans. Ainsi, des spécialistes du guidage comme Isagri (Sat-Plan), Trimble ou TopCon ont développé des boîtiers électroniques capables de s'adapter sur tous les automoteurs. Il suffit de monter une antenne sur le toit du tracteur pour récupérer le signal (Egnos, dGPS, SF ou Omnistar) et le boîtier est prêt pour le guidage. A l'agriculteur ensuite de savoir s'il préfère tenir le volant en suivant rigoureusement les indications sur l'écran ou opter pour l'autoguidage avec l'adaptation d'un dispositif électrique qui tournera le volant à sa place.

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